Le champion de Belgique en titre, Arnaud De Lie, entend marquer davantage les classiques de printemps en 2025. Dans une interview accordée à Wielerflits, le coureur de Lotto-Dstny est revenu sur sa préparation hivernale intense et les leçons qu’il a tirées en vue de la nouvelle saison.
Une préparation optimisée en Espagne
« Mon hiver s'est exceptionnellement bien passé. J’ai passé cinq semaines en Espagne pour m’entraîner, ce qui représente un grand changement par rapport aux trois dernières années. Louer une maison là-bas a été la meilleure décision de ma jeune carrière. J’ai effectué deux sorties de six heures en décembre, ce qui est presque impossible en Belgique. S'entraîner sous le soleil et par beau temps rend plus fort. Je suis convaincu que c’était une étape importante pour améliorer mes performances. »
Malgré cette préparation, De Lie a décidé de ne pas répéter un stage en altitude cette année : « Je ne referai plus de stage en altitude. Cet hiver, j’ai dormi sous une tente hypoxique chez moi, mais c’est tout. » Une décision influencée par son expérience difficile en 2023, où il était tombé malade après un stage en altitude à Tenerife avant Paris-Nice.
Une approche plus réfléchie des courses
L’apprentissage de la gestion mentale a été crucial pour De Lie : « Je dois rester calme quand quelque chose de mauvais arrive. Si ça ne marche pas, on ne peut plus rien y faire, il faut accepter et regarder vers l’avenir. Chaque problème a une solution, il n’y a donc aucune raison de se rendre fou. »
Il admet avoir eu des moments de doute : « Parfois, je me posais mille questions, alors qu’il suffit de se poser la bonne. Cela m’aide à rester calme, et je suis bien encadré pour cela. La maladie de l’an dernier ? Juste de la malchance. »
En repensant à sa confrontation avec Tadej Pogacar au Grand Prix de Québec l’an dernier, il confie : « C’était un moment spécial, mais cela me fait aussi réfléchir. Ce n'était peut-être pas le bon choix. Cela me donne confiance dans ma capacité à performer sur une arrivée explosive, mais parfois, je dois courir avec plus de retenue. Il faut savoir rouler moins à l’émotion et plus avec la tête. On ne court pas pour de beaux moments, mais pour des victoires. C’est particulièrement important pour les classiques. »
Des ambitions affirmées pour 2025
De Lie sait que Lotto-Dstny devra adapter sa stratégie face aux grandes équipes : « Nous n’avons pas l’équipe la plus forte. Il faut donc attendre que Visma | Lease a Bike, Alpecin-Deceuninck et UAE Emirates-XRG lancent la course. Si Van der Poel attaque et qu’on veut saisir une chance, il faut le suivre. »
Concernant les départs au sein de son équipe, il reconnaît : « Nous avons perdu des coureurs forts, mais nous avons beaucoup de talents prometteurs comme Alec Segaert et Jenno Berckmoes. Nous sommes motivés pour montrer que nous sommes toujours présents. Nous sommes Lotto, ce n’est pas pour rien. Cette pression, nous nous l’imposons nous-mêmes, mais sur les bons objectifs. »
Son principal objectif reste clair : « Mon premier but est d’être capable de jouer la gagne dans les classiques. Je veux être en lice pour la victoire. Si je sprinte pour gagner à Gand-Wevelgem et que je finis quatrième, ce n’est pas grave, car j’aurai disputé la victoire. »
Mais une course a une place particulière dans son cœur : « Il y a une épreuve où je veux absolument obtenir un résultat : l’Omloop Het Nieuwsblad. C’est celle où j’ai le plus d’expérience et où je sais que je peux gagner. Elle est devenue spéciale pour moi. »
Il conclut en évoquant son attachement à cette course : « Le Mur de Grammont me convient parfaitement. À chaque course où il figurait, j’ai terminé dans le top 10, et l’an dernier, j’y ai même gagné lors du Renewi Tour. Mais c’est surtout l’Omloop dans son ensemble que j’adore, avec son ambiance particulière, notamment au Kuipke. Courir avec le maillot de champion de Belgique rendra l’expérience encore plus spéciale. C’est un grand objectif pour moi. »
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