La course en ligne disputée à Linden a tenu toutes ses promesses, offrant un scénario ouvert et passionnant pour l’attribution du titre national allemand. Le coureur de Soudal – Quick-Step, Maximilian Schachmann, a été l’un des grands animateurs de l’épreuve, menant les débats pendant plus de la moitié des 200 kilomètres disputés sous une chaleur étouffante dépassant les 30°C. Mais son énorme débauche d’énergie n’a pas été récompensée, puisqu’il termine 11e à 2’47’’ du nouveau champion d’Allemagne, Georg Zimmermann (Intermarché – Wanty).
« Je pense qu’au milieu de la course, j’étais le plus fort. Mais il faut l’être à la fin », a résumé avec lucidité Schachmann, qui espérait décrocher un troisième titre national.
Une course à l’usure, seul contre tous
Le Berlinois d’origine a constamment attaqué, notamment dans la montée la plus exigeante du circuit de 20 kilomètres autour du village de Linden : une côte de 1700 mètres avec des pentes à 12 %, placée juste après la ligne de départ/arrivée.
Mais rapidement, il a dû se rendre à l’évidence : il était seul.
« J’étais isolé et j’ai vu que j’étais totalement contrôlé par les équipes Red Bull et Tudor. Même Lennard Kämna était constamment dans ma roue. Dès le troisième tour, j’ai dû commencer à boucher les trous. »
Face à cette situation, Schachmann a décidé de durcir la course :
« À partir du cinquième tour, j’ai attaqué à chaque fois dans la montée. Je ne pouvais rien tenter ailleurs, tout le monde me marquait. Donc j’ai mis tout ce que j’avais dans la côte. »
Sa tactique semblait d’abord payante, mais l’échappée initiale à trois s’est muée en un groupe de tête de six coureurs, relançant la dynamique de course.
L’effondrement dans le final
« Dans la dernière ascension, c’était fini. La course était une boucle trop longue pour moi. Je me suis arrêté en haut, j’avais des crampes », a-t-il admis, épuisé.
Il évoque aussi la chaleur étouffante comme facteur aggravant :
« C’est le risque quand on part à fond. J’ai préféré une course offensive plutôt qu’attendre passivement une ouverture. Bien sûr, c’est frustrant, mais au final, j’accepte. »
Il s’est dit surpris de voir le groupe de Zimmermann revenir de l’arrière :
« Je ne comprends pas trop comment ils ont pu recoller. Je ne sais pas si quelqu’un a roulé derrière ? »
Il ne s’attendait notamment pas à ce que Jonas Rutsch, coéquipier de Zimmermann, ou Nils Politt (UAE – Emirates – XRG), contribuent à faire rentrer ce groupe.
« C’est comme ça les championnats : certains jours, personne ne roule derrière, et on gagne trois minutes. Aujourd’hui, c’était l’inverse. »
Cap sur le Tour de France
Malgré la déception, Schachmann retient le positif :
« La forme est bonne, même dans la chaleur. Je suis prêt pour le Tour de France. Il me reste à bien récupérer. On verra bien », a conclu le coéquipier de Remco Evenepoel, serein à quelques jours du Grand Départ à Lille.
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