Lenny Martinez entre louanges et critiques : le jeune grimpeur français trace sa propre route chez Bahrain-Victorious


Pour Lenny Martinez, ce sont des jours de gloire. À 21 ans, il devient leader unique au Tour de France pour la première fois de sa jeune carrière, prenant le dessus dans la hiérarchie de son équipe Bahrain-Victorious face au Colombien Santiago Buitrago. Mieux encore, il semble s’épanouir pleinement dans sa nouvelle formation, loin de son équipe formatrice, Groupama-FDJ, symbole du cyclisme français. Côté résultats, le petit-fils de Mariano Martinez est dans une forme étincelante : 2e du Tour de Romandie, 4e de la Flèche Wallonne et 5e de la Volta a Catalunya. Des performances qui confirment qu’il est désormais un coureur de premier plan.

Une France partagée, voire déçue

Mais en France, son transfert vers une structure étrangère pour une somme conséquente a été vécu comme une trahison. Certains observateurs, dans la presse comme sur les réseaux sociaux, n’hésitent pas à comparer son cas à celui de Thibaut Pinot ou David Gaudu, eux aussi victimes d’un désamour public à certains moments de leur carrière. Lenny Martinez n’est plus vu comme le grand espoir national, place désormais occupée par le jeune Paul Seixas (Decathlon AG2R), 18 ans, décrit comme le premier Français complet capable de viser le général du Tour depuis des années.

Le profil de grimpeur léger de Martinez reste perçu comme un frein, notamment en contre-la-montre, où il n’a pas encore atteint le niveau nécessaire pour jouer la victoire dans les courses par étapes les plus exigeantes.

Un nouveau départ, une nouvelle méthode

Pourtant, Lenny Martinez assume pleinement son choix de rejoindre Bahrain. « Depuis que je suis devenu professionnel, je savais que je ne voulais pas passer toute ma carrière dans une équipe française. Je voulais découvrir un autre fonctionnement », a-t-il confié à Wieler Revue. Il évoque même un "nouveau Lenny" depuis son arrivée dans l’équipe du Golfe.

L’environnement de Bahrain-Victorious lui a offert plus de rigueur dans les détails : optimisation de l’alimentation, focus sur la puissance à 5 minutes et le sprint… Des petits ajustements qu’il juge déterminants : « Chez Groupama, on avait un nutritionniste, mais ça ne me convenait pas. Je devais gérer moi-même mes calories via une application. Chez Bahrain, des experts le font pour moi. »

Le poids de l’opinion publique

Les critiques à son encontre ne le laissent pas indifférent, notamment sur les réseaux sociaux : « Ce n’est pas simple de s’en détacher complètement. Même si on ne veut pas y prêter attention, on le ressent. Ça m’a affecté, mais ça m’a aussi rendu plus conscient de l’impact des réseaux sociaux. »

Mais Martinez voit plus loin. Il veut renforcer son mental : « Je suis convaincu que je peux devenir encore plus fort mentalement. On ne connaît pas la limite de l’esprit humain, et je crois que ça peut faire la différence en course. »

À 21 ans, Lenny Martinez ne cherche plus à plaire, mais à progresser. Et si certains en France boudent son parcours, le jeune grimpeur préfère répondre sur la route.

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