Les vagues viennent s’écraser sur le littoral de la Costa Blanca, tandis que sur la route parallèle file le train parfaitement huilé de la SD Worx-Protime, véritable armada du WorldTour féminin. En tête du peloton, c’est l’Italienne Barbara Guarischi qui donne le tempo, symbole d’un rôle clé qu’elle occupe depuis plusieurs saisons au sein de la meilleure équipe du monde.
À 35 ans, la coureuse de Pescate, au bord du lac de Côme, affiche une sérénité et une maturité assumées.
« Mes années d’activité sont nombreuses, mais chaque saison je me sens meilleure dans l’équilibre entre l’athlète et la femme », explique-t-elle. « Dans une équipe comme la SD Worx, on ne peut que progresser. Ces dernières années, j’ai toujours franchi un petit cap supplémentaire. »
Une quatrième saison dans l’élite
La saison 2026 sera la quatrième de Guarischi sous les couleurs SD Worx, aux côtés de stars mondiales comme Lotte Kopecky, Lorena Wiebes, Anna van der Breggen ou Mischa Bredewold. Avec Elena Cecchini, elle est l’une des deux Italiennes d’une équipe indépendante, non issue d’une structure masculine.
« D’un côté, c’est un avantage : la structure est plus agile, moins chaotique. Et c’est aussi une fierté, car nous fonctionnons avec notre propre staff », souligne-t-elle.
Leadership, sacrifices et reconnaissance
Équipée de vélos Specialized, la SD Worx bénéficie d’un encadrement technique solide, avec notamment l’ancien professionnel Gianpaolo Mondini comme directeur sportif. Le stage hivernal se poursuit à Calpe jusqu’au 21 décembre, avant un premier bloc de compétitions en Australie en janvier.
Guarischi y endossera souvent le rôle de capitaine.
« J’espère continuer à offrir la meilleure version de moi-même. Ici, les sacrifices sont reconnus », affirme la Lombarde, sprinteuse-rouleuse au riche passé sur piste.
Durant la saison, elle travaillera fréquemment pour Lorena Wiebes, la sprinteuse numéro un mondiale.
« Lorena est une personne exceptionnelle. Après chaque course, elle te remercie pour ton travail. Avec une leader comme elle, les sacrifices sont plus faciles à accepter », confie Guarischi, considérée comme l’une des meilleures lanceuses au monde.
Objectifs tricolores et rêves encore vivants
Championne de la course en ligne aux Jeux Méditerranéens 2022 en Algérie, Guarischi garde un œil attentif sur l’édition 2026 à Tarente.
« Si le sélectionneur Marco Velo le juge opportun, je serai prête. La victoire en Algérie m’avait procuré une immense joie. »
Dans son esprit figurent aussi des objectifs personnels : une victoire qui lui échappe depuis octobre 2024, et surtout un rêve intact.
« Le Giro d’Italia reste dans mon cœur. Gagner une étape dix ans après Ljubljana serait magnifique. »
La Sanremo Women figure également dans son calendrier idéal, tout comme, peut-être, le Trofeo Binda, même si les priorités de l’équipe obligent parfois à renoncer aux courses italiennes au profit des classiques du Benelux.
L’Italie de plus en plus stratégique
SD Worx, leader des services informatiques et de gestion administrative, investit fortement en Italie.
« Ils veulent développer leur activité autour de Milan, et ça me fait plaisir de voir l’Italie gagner en importance pour eux », conclut Guarischi, laissant entendre que les stratégies sportives pourraient évoluer.
Et sur sa lettre au Père Noël, Barbara n’a écrit qu’une phrase :
« Fais-moi gagner une course dans les premières semaines de 2026. »

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