Lizzie Deignan tire sa révérence. À 36 ans, la Britannique a disputé son dernier Tour de Grande-Bretagne féminin, une course qui lui est chère et qu’elle a courue huit fois sur dix éditions, avec deux victoires à la clé. Un record symbolique pour celle qui fut, durant plus d’une décennie, l’une des figures de proue du cyclisme féminin britannique.
« Il est temps de prendre ma retraite », sourit-elle lorsqu’on lui rappelle ce record de participations. Une phrase lancée avec humour mais empreinte d’émotion au terme d’une carrière entamée en 2007 et ponctuée de titres majeurs : championne du monde, vainqueure de Paris-Roubaix Femmes, médaillée d’argent aux JO de Londres.
Cette dernière édition du Tour de Grande-Bretagne, partie du Yorkshire – sa région natale – pour se conclure à Glasgow, avait un goût particulier. « C’est un vrai retour aux sources. J’ai commencé ma carrière ici au Royaume-Uni, alors c’est beau de finir sur ces routes », a-t-elle confié lors du départ de la troisième étape à Kelso.
Toujours active au sein de l'équipe Lidl-Trek, elle s’est illustrée jusqu’au bout, travaillant en tête de peloton et recevant le prix de la combativité sur la troisième étape. À l’arrivée à Glasgow, l’émotion l’a submergée, consciente d’avoir bouclé sa dernière boucle sur une course qui a marqué sa carrière.
« C’est spécial. Je savoure chaque course comme si c’était la dernière, même les mauvais jours. Je me force à profiter, parce que je ne vivrai plus ça », dit-elle avec lucidité.
Depuis l’annonce de sa retraite en novembre 2024, Lizzie Deignan vit une tournée d’adieu ponctuée de moments forts. Si le cyclisme féminin a profondément évolué depuis ses débuts, elle se réjouit de passer le témoin à une nouvelle génération déjà très prometteuse.
« Le paysage a totalement changé. Aujourd’hui, la scène féminine au Royaume-Uni est forte, avec beaucoup d’équipes locales et de jeunes talents prêts à prendre la relève. »
Parmi ces espoirs, Cat Ferguson, Zoe Bäckstedt, Pfeiffer Georgi, Anna Henderson ou encore Carys Lloyd, qui incarnent cette relève dynamique et ambitieuse.
« J’ai porté le flambeau pendant longtemps. C’est génial de voir un groupe de femmes prêtes à continuer le travail. »
Lizzie Deignan part avec le sentiment du devoir accompli et laisse derrière elle un héritage solide, dans un cyclisme féminin qu’elle a contribué à faire grandir, course après course, victoire après victoire.
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