Pogacar critique la Visma : « Je suppose qu’ils ne sont pas inquiets… »


Tout semblait amical entre Jonas Vingegaard et Tadej Pogacar après la victoire du Slovène au sprint face au Danois lors de la première étape. Souriants, échanges de poignées de main… mais en coulisses, une forme de guerre froide semble bien s’installer entre leurs deux équipes. Un des premiers signes a été l’incident entre Nils Politt et Per Strand Hagenes lors de la deuxième étape, une action jugée inutile qui a valu des amendes et des avertissements aux deux coureurs.

Une nouvelle situation tendue s’est produite hier. Florian Lipowitz, leader de Red Bull-Bora, s’est glissé dans l’échappée, provoquant l’alerte du côté des équipes de favoris. UAE, l’équipe de Pogacar, et Soudal-Quick Step, celle d’Evenepoel, se sont mises à rouler pour limiter les écarts. Lipowitz n’est pas un coureur à qui on peut laisser dix minutes d’avance. Pendant ce temps, Visma-Lease a Bike est restée largement en retrait, ne mettant brièvement à contribution qu’Attila Valter, loin d’être leur rouleur le plus performant comparé à Campenaerts ou Hauenes.

Stratégiquement, cette passivité peut être interprétée comme une manœuvre habile : laisser le travail aux autres. Mais Pogacar n’a pas apprécié.

« On savait que si on roulait seuls, ce serait difficile de contrôler ce genre d’échappée », a-t-il expliqué après l’étape. « Surtout avec Eddie Dunbar et Florian Lipowitz à l’avant, il ne faut pas leur donner trop de marge. »

« Quick-Step s’en est rendu compte et a mis un coureur pour aider, mais ce n’était pas suffisant », a-t-il poursuivi. « Visma a un peu aidé au milieu de l’étape, mais je suppose qu’ils ne se soucient pas trop des autres concurrents », a-t-il lâché à propos de l’équipe de Vingegaard.

Cette remarque s’inscrit dans une tendance déjà vue lors du Tour de France 2024. Sur l’étape de gravel, Pogacar avait espéré que Vingegaard collaborerait avec lui et Evenepoel pour distancer les autres favoris — ce que le Danois avait refusé, préférant ne s’occuper que de Pogacar. Chez Visma, on considère que Pogacar est le seul rival à surveiller. Reste à voir si cette stratégie à œillères portera ses fruits.

« Aujourd’hui, c’était une vraie étape du Tour de France, difficile du début à la fin », a estimé Pogacar. « On s’est engagés à travailler en équipe, et on l’a très bien fait. C’était une étape d’échappée très exigeante, un bon entraînement pour le Tour. »

À quelques heures du contre-la-montre, Pogacar occupe désormais la 9e place du classement général, à 1’06 du leader Ivan Romeo, mais avec six secondes d’avance sur Jonas Vingegaard et 11 sur Remco Evenepoel.

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