Moins de 24 heures avant le drame ayant marqué le peloton, Edoardo Zamperini échangeait tranquillement à l’hôtel avec Samuele Privitera. Un souvenir douloureux que le jeune Italien raconte avec émotion.
« C’étaient des discussions de coureurs : ambitions, peurs, espoirs… La bonne relation que nous avions n’a pas facilité le processus de digestion de ce drame. Lors de la deuxième étape, annulée, j’ai roulé avec mes coéquipiers et j’ai ressenti un certain sentiment de protection. En revanche, les 40 premiers kilomètres neutralisés de l’étape suivante ont été très compliqués : chacun enfermé dans son silence, isolé de ses amis et compagnons. Le soir, j’ai compris ce qui avait manqué : l’adrénaline, la passion et le plaisir de courir. »
Une saison entre regrets et opportunités manquées
Zamperini avait pourtant brillé lors de la première étape, terminant 2e derrière Agostinacchio.
« J’avais ciblé cette étape. Les parcours vallonnés et les routes étroites sont mon terrain. J’étais dans la roue d’Agostinacchio quand il a attaqué à 6 km. Il m’a manqué 200 mètres… Mais je n’ai aucun regret : j’étais au bon endroit au bon moment, j’ai perdu parce qu’il était plus fort. »
L’Italien a finalement terminé 11e du général, frustré de frôler le top 10 :
« Les deuxièmes, quatrièmes et onzièmes places sont les pires : quand elles ne sont pas décevantes, elles sont insignifiantes. »
Un palmarès solide mais un avenir incertain
Avant le Valle d’Aosta, Zamperini avait remporté la dernière étape de l’Orlen Nations Grand Prix sous le maillot de la Squadra Azzurra. Mais malgré ce succès international et ses bons résultats, aucune équipe professionnelle ne l’a encore contacté pour 2026.
« Après la victoire en Pologne, je pensais que quelqu’un se manifesterait… mais rien. C’est dur à accepter, mais le cyclisme fonctionne ainsi : peu de places, et beaucoup d’agents qui promettent monts et merveilles aux jeunes. »
Quant à l’avenir de son équipe actuelle, Arkéa, il n’est guère plus clair :
« Nous savons ce que tout le monde sait : il manque un sponsor pour l’an prochain. À la fin juillet, difficile de rester optimiste. »
"Je veux devenir pro, je n’abandonnerai pas"
Zamperini se montre néanmoins déterminé :
« Après quatre années chez les U23, mon objectif est de passer professionnel, idéalement dans une équipe capable de me confier un rôle d’équipier pour les leaders. Si je ne trouve pas, je serais prêt à rejoindre une Continental de haut niveau, mais pas en dessous. »
Le coureur a préféré renoncer aux championnats d’Italie, dont il était tenant du titre, pour préparer au mieux la suite de sa saison : Tour Alsace, Tour de l’Ain, Giro del Friuli.
« J’aurai plusieurs occasions de me montrer. Je dois donner le maximum, même si tout ne dépend pas de moi. »
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