Tour de France 2025 – Bobby Julich : "Je ne reconnais plus le cyclisme que j’ai connu"


Le Tour de France 2025 a été disputé à fond de train dès les premiers kilomètres
, même sur un début de course plutôt plat. Les leaders comme Tadej Pogacar ou Jonas Vingegaard n’ont pas attendu la haute montagne pour se mettre en action, imposant un rythme soutenu au peloton. Une nouvelle norme qui déroute l’ancien pro américain Bobby Julich, troisième du Tour en 1998, aujourd’hui chroniqueur pour.

« J’ai participé à neuf Tours et j’en ai terminé sept. Et pourtant, je ne reconnais presque plus le sport auquel j’ai consacré la majeure partie de ma vie », écrit-il. « Je me demande souvent : comment j’ai pu faire ça ? »


Un Tour plus dur, plus rapide, plus tactique

Julich souligne les changements majeurs imposés par les organisateurs pour rendre l’épreuve plus spectaculaire. « L’ASO crée des parcours explosifs et techniques pour attirer les téléspectateurs et les sponsors. Aujourd’hui, l’agressivité est récompensée dès la première étape », constate-t-il.

Mais au-delà du parcours, ce sont les coureurs eux-mêmes qui incarnent le changement.


Des jeunes stars dominantes

« Lors de mon premier Tour en 1997 avec Cofidis, j’avais 26 ans. Je n’étais même pas éligible au classement des jeunes », se souvient-il.
« Aujourd’hui, les porteurs du maillot blanc gagnent des étapes, montent sur le podium et remportent même le général ! »


Une course sans répit

Fini les prologues tranquilles et les longues discussions dans le peloton. Julich compare :

« Avant, on commençait souvent par un chrono, ce qui calmait un peu le jeu. Aujourd’hui, c’est full gas du départ à l’arrivée. Plus de pauses pipi tranquilles, plus de bavardages entre amis. C’est plus fun à la télé, mais je suis heureux de ne plus y être ! »


Nutrition, data, récupération : une autre dimension

Julich insiste sur l’évolution de la préparation :
« Aujourd’hui, tout est analysé, pesé, optimisé. Grâce aux nutritionnistes, aux chefs d’équipe, aux applications… Tout est calibré. À notre époque, c’était bien plus rudimentaire. »


Fin des patrons, fin des règles non écrites

Autre temps, autre ambiance. Julich se rappelle d’une époque où le respect et la hiérarchie régnaient, parfois de manière brutale.

« Si tu attaquais dans une zone de ravitaillement ou au moment d’une pause naturelle du leader, tu le payais cher. Le 'patron' du peloton, c’était Mario Cipollini. Il n’y avait pas de place pour l’erreur. »


Un sport en pleine mutation

Malgré ses interrogations, Julich accepte que le cyclisme change.

« Même si je ne comprends pas pourquoi un coureur GC attaque dès la première semaine, ou pourquoi certains arborent un total look maillot distinctif dès le début, c’est leur époque. Chaque génération apporte quelque chose. Le cyclisme évolue. Peut-être qu’on ne comprend pas tout, mais il faut reconnaître les progrès. Ce sport continue de me fasciner, même si je ne le reconnais plus. »

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