Tour de France 2025 : un sport en pleine lumière, mais en quête d’argent – 15 équipes sur 23 cherchent un sponsor


Le Tour de France est une vitrine mondiale. Sur les routes, 23 équipes défilent avec les noms de 38 sponsors, dont certains mastodontes internationaux. Le budget annuel cumulé de ces formations dépasse les 600 millions d’euros, selon un document officiel de l’UCI. Le cyclisme de haut niveau semble donc prospère, solide, et attractif.

Mais la réalité, plus complexe, inquiète les acteurs du peloton. 15 des 23 équipes présentes sur le Tour 2025 sont actuellement en quête de nouveaux sponsors principaux. Des partenaires capables d’investir plusieurs millions d’euros par an pour assurer la survie à moyen terme.

Une prospérité en trompe-l’œil

Malgré la hausse générale des budgets, certaines équipes sont en grand danger :

  • Arkéa-B&B Hotels devrait cesser ses activités en fin de saison.

  • Intermarché-Wanty et Lotto vont fusionner, menaçant plus de 30 coureurs et dizaines de salariés.

  • Alpecin-Deceuninck, malgré ses résultats avec Van der Poel, ne trouve pas de remplaçant à Deceuninck.

  • INEOS Grenadiers, malgré l’appui récent de TotalEnergies, cherche toujours à combler un manque de financement.

  • Quick-Step, partenaire historique du cyclisme belge, pourrait voir son alliance avec l’équipe de Remco Evenepoel s’éteindre après plus de 20 ans.

Cette crise interroge : le cyclisme est-il encore aussi attrayant pour les marques ? Ou bien les exigences budgétaires deviennent-elles tout simplement irréalistes ?


Des investissements massifs... et sélectifs

Pourtant, de grandes entreprises entrent dans le cyclisme :

  • Lidl, Decathlon, Red Bull ont rejoint le peloton.

  • Des pays comme les Émirats, le Kazakhstan ou Bahreïn soutiennent financièrement des formations entières.

  • Le nouveau partenariat Decathlon-AG2R La Mondiale inclut dès 2026 un co-sponsor logistique : CMA CGM.

Dominique Serieys (AG2R) : « Nous avons été surpris par l’intérêt de plusieurs marques mondiales. Le cyclisme est à nouveau tendance, propre, chic. »

Mais c’est précisément cette élitisation du sponsoring qui pousse les autres équipes à courir après toujours plus d’argent, sous peine d’être larguées.


Une inflation dangereuse

Cédric Vasseur (Cofidis) tire la sonnette d’alarme :

« Si 15 équipes cherchent à augmenter leur budget la même année, c’est que les standards sont peut-être trop élevés. »

La comparaison avec les grosses cylindrées comme UAE-Team Emirates, dont le budget frôle les 55 millions d’euros, devient écrasante. La majorité des sponsors traditionnels ne peuvent rivaliser face à des États-nations aux poches (quasi) illimitées.

Luca Guercilena (Lidl-Trek) abonde dans ce sens :

« Trouver 50 millions d’euros pour une équipe, ce n’est pas évident. Même avec Lidl, on reste vigilants. »


Un modèle en transition

Les dirigeants du cyclisme, dont l’UCI, envisagent désormais un plafonnement des budgets ou une réforme du modèle économique. L’objectif ? Rendre le sport viable sur le long terme, tout en préservant la compétition.

Raphaël Meyer (Tudor Pro Cycling) souligne un cercle vicieux :

« On veut progresser, alors on paie plus cher les coureurs. Mais si l’argent ne suit pas, c’est la structure même de l’équipe qui s’effondre. »


Vers un avenir plus durable ?

Malgré les tensions, l’espoir existe. Le cyclisme séduit par :

  • Son mode de vie sain

  • Sa mobilité verte

  • Son accessibilité aux marques voulant créer du contenu et toucher le public

Guercilena conclut avec optimisme :

« Ce n’est plus un sport “pas cher”. C’est un investissement marketing complet. Les marques l’ont compris. »

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