Alors qu’il débute sa seconde moitié de saison sur le Tour de Pologne, Alessandro Verre nous livre un regard sincère et humain sur Kevin Vauquelin, son coéquipier chez Arkéa-B&B Hotels, et l’un des grands animateurs du dernier Tour de France. Le jeune Français de 23 ans a brillé pendant dix jours, avant d’être freiné par la fatigue… et une fracture du péroné dans les jours qui ont suivi la course.
« Il est devenu un vrai leader »
« Kevin est un mec super, vraiment. Et cette année, il a beaucoup changé. Il a pris une autre dimension. Dans le groupe, tu vois qu’il est respecté. Il parle avec autorité, mais aussi avec bienveillance. Il dégage une vraie confiance. »
Verre, lui aussi né en 2001, connaît bien Vauquelin. Les deux ont rejoint Arkéa en 2022 et ont partagé plusieurs courses cette saison, notamment le Tour de Suisse, où le Normand portait le maillot de leader. « C’est là que j’ai vu un Kevin différent, surtout mentalement. Il gérait tout, était concentré, calme. »
« Il a mûri… et ça se voit »
« Avant, en stage, il était plus exubérant, surtout en descente. Il est même tombé plusieurs fois. Mais maintenant, il est beaucoup plus posé. Il est en train de devenir un coureur complet. »
Et sur le vélo ? Verre est impressionné : « Kevin, c’est un mec qui se bat. Même quand il n’avait plus les jambes dans le Tour, il compensait avec la tête. C’est là qu’on voit un vrai champion. »
Il ajoute : « Il a déjà un beau palmarès : deux fois 2e de la Flèche Wallonne, une victoire d’étape au Tour, un podium au Tour de Suisse. Et il est encore très jeune. »
Un coureur de classiques ou un homme de Grands Tours ?
« C’est la grande question. Il est très fort sur les courses avec des bosses courtes et explosives, comme la Flèche. Mais il a aussi montré qu’il pouvait tenir dans les grands cols, même si ce n’est pas encore son terrain de prédilection. Et puis, il est très bon en contre-la-montre, un atout majeur. »
À propos d’un possible transfert vers Ineos Grenadiers, Verre reste discret : « Ce sont des choses qui ne me regardent pas. Mais une chose est sûre : il a le potentiel pour passer un cap, et s’il veut viser un Grand Tour, il en a les moyens. »
« Humainement, un mec en or »
« Il est sympa, il rigole… Mais ce qui m’a le plus marqué, c’est sa réaction quand j’ai dû abandonner en Suisse. Il est venu me voir et m’a dit : “Alessandro, t’inquiète pas. T’as rien à te reprocher.” Il portait le maillot, on jouait la gagne, et malgré ça, il a pris le temps de me soutenir. Ce jour-là, j’ai vu le leader, mais aussi l’homme. »
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