Rui Oliveira : une saison 2026 tournée vers les classiques et la quête d’une première victoire pro


À bientôt 30 ans, Rui Oliveira aborde la saison 2026 avec un mélange de frustration encore vive et d’ambition pleinement assumée. Pilier discret mais précieux de l’UAE Team Emirates – XRG depuis son passage chez les professionnels en 2019, le Portugais n’a toujours pas inscrit son nom au palmarès sur route, malgré six saisons pleines au plus haut niveau. Une anomalie que le principal intéressé compte bien corriger.

Une victoire envolée, une cicatrice encore ouverte

La saison de Rui Oliveira restera longtemps associée à l’épisode du Tour de Slovénie. Vainqueur sur le terrain lors de la deuxième étape, le coureur de l’UAE Team Emirates avait cru tenir enfin sa première victoire professionnelle, avant d’être relégué par le jury à la suite d’une réclamation de Fabio Christen.

Une décision que le Portugais juge toujours sévère, voire injuste :
« Je suis certain de ne rien avoir fait pour gêner son sprint. J’avais déjà l’avantage, plus de vitesse. Il n’y avait plus de course », explique-t-il, estimant que la sanction a davantage répondu à un équilibre politique entre équipes qu’à une réelle faute sportive.

Si cette décision lui a coûté un succès majeur, elle n’a pas entamé sa détermination. « Il faut passer à autre chose », concède Oliveira, bien décidé à transformer cette frustration en moteur.

Un calendrier 2026 clair et ciblé

Pour la saison à venir, le coureur portugais bénéficiera d’un programme dense et cohérent, centré sur les courses d’un jour et les épreuves de début de saison. Rui Oliveira débutera par une apparition ciblée au Trofeo Palma, avant d’enchaîner avec la Figueira Champions Classic et le Tour d’Algarve, où il estime disposer de vraies cartes à jouer.

Viendront ensuite les classiques du nord :

  • Omloop Het Nieuwsblad

  • Kuurne-Bruxelles-Kuurne

  • Nokere Koerse

  • GP de Denain

Avant un enchaînement prestigieux et exigeant :

  • Gand-Wevelgem

  • Tour des Flandres

  • Paris-Roubaix

Une présence sur ces deux monuments constitue une marque de confiance forte au sein d’une équipe regorgeant de talents capables de jouer leur carte ailleurs. Un choix logique pour un coureur au profil de rouleur puissant, capable de se montrer décisif dans les finales tendues.

Pas de Grand Tour : un choix assumé

À l’instar de la saison précédente, Rui Oliveira ne disputera aucun Grand Tour en 2026. Une décision mûrement réfléchie, partagée avec le staff de l’UAE Team Emirates.
« Les Grands Tours offrent très peu d’opportunités pour les sprinteurs. On sacrifie des mois de préparation pour cinq ou six chances maximum », analyse-t-il.

Dans cette optique, Oliveira continuera d’évoluer en étroite collaboration avec Juan Sebastián Molano, le principal sprinteur de l’équipe. Son rôle de poisson-pilote reste central, mais le Portugais espère aussi saisir ses propres opportunités lorsque le scénario s’y prêtera.

Une progression physique et mentale assumée

Champion olympique sur piste en 2024, Rui Oliveira a confirmé sa polyvalence en 2025, malgré une saison perturbée par plusieurs chutes. Une fracture de côte à Tirreno-Adriatico l’a notamment privé d’un printemps classique qu’il préparait avec soin, avant d’autres incidents en Hongrie et en Chine.

Malgré tout, le Portugais estime avoir franchi un cap. Il a notamment travaillé sur sa prise de masse musculaire, gagnant en puissance et en confiance dans les sprints.
« Je me sens plus fort, plus sûr de moi dans mon rôle. Je sais que je fais partie des meilleurs poisson-pilotes », affirme-t-il.

Une rivalité fraternelle stimulante

Autre source de motivation : les récents succès de son frère Ivo Oliveira, auteur d’une saison 2025 remarquable. Une émulation familiale qui pousse Rui à se surpasser :
« Voir mon frère gagner m’a donné encore plus envie d’élever mon niveau. C’est positif pour nous deux. »

L’année charnière

En 2026, Rui Oliveira entre également dans une année de contrat, un paramètre qu’il aborde avec sérénité. Installé depuis plusieurs saisons au sein de l’effectif émirati, il s’y sent pleinement intégré.
« Je me sens chez moi ici. J’ai le sentiment de progresser chaque année », confie-t-il.

Objectif affiché : gagner, enfin. Et pas uniquement une fois.
« Je ne veux pas me contenter d’une victoire. J’ai l’ambition de faire plus. »

À l’ombre de Tadej Pogacar, dans une équipe qui bat record sur record, Rui Oliveira sait que chaque opportunité devra être saisie. Mais s’il est une saison où l’expérience, la maturité et la détermination peuvent enfin se conjuguer, 2026 pourrait bien être celle de la délivrance.

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