Chaque coureur a son histoire, mais celle d’Arvid de Kleijn mérite une attention particulière. Le sprinteur néerlandais de la Tudor Pro Cycling a connu une trajectoire atypique, marquée par la patience, le travail acharné et une détermination sans faille.
Alors qu’il entame sa troisième saison au sein du Pro Tour, il est désormais l’un des sprinteurs les plus compétitifs du peloton international. Pourtant, à bientôt 31 ans, son accession à l’élite a été tardive et semée d’embûches.
Un choix décisif : mettre ses études en pause pour croire en son rêve
Le premier tournant de sa carrière remonte à 2016, lorsqu’il remporte Paris-Tours Espoirs à 22 ans. « À l’époque, je n’avais pas le soutien d’une équipe professionnelle, j’ai dû tout apprendre par moi-même : l’entraînement, la nutrition… Je préparais un diplôme pour devenir professeur d’éducation physique, mais avec mes parents, nous avons décidé de mettre mes études en pause pour tenter ma chance dans le cyclisme. »
Malgré une bonne saison 2017 ponctuée de victoires et de places d’honneur en courses continentales, aucune équipe professionnelle ne l’approche. « À cet âge-là, si personne ne t’appelle, tu arrêtes. Mais j’ai refusé d’abandonner. Je savais que j’avais ma place chez les pros. »
Pendant plusieurs années, il jongle entre sa carrière et un emploi de professeur de sport à mi-temps, vivant encore chez ses parents. « C’était le seul moyen de continuer. Un coureur Continental gagne très peu, impossible d’en vivre. »
Un passage tardif chez les pros, mais une progression fulgurante
La bascule s’opère fin 2019 lorsque Riwal Securitas, une équipe danoise, lui offre enfin une chance. Il devient professionnel à 25 ans et ne tarde pas à faire ses preuves. En 2020, il enchaîne les places d’honneur sur les courses d’un jour. L’année suivante, il rejoint Rally Cycling (devenue Human Powered Health) et décroche ses premières victoires professionnelles.
En 2022, alors que son équipe américaine annonce sa fermeture, un certain Fabian Cancellara vient frapper à sa porte. L’icône suisse lui propose de devenir le sprinteur principal de la toute nouvelle équipe Tudor Pro Cycling, qui fait ses débuts en Pro Tour.
Objectif 2025 : rivaliser avec les meilleurs sprinteurs mondiaux
Depuis, De Kleijn continue de gravir les échelons. « Je suis dans cette équipe depuis qu’elle est passée au Pro Tour, je la considère un peu comme la mienne. » Ses performances en 2024, notamment une victoire sur Paris-Nice et de solides résultats à l’UAE Tour, confirment son potentiel.
Son ambition ? Combler l’écart avec les meilleurs : Tim Merlier, Jasper Philipsen et Jonathan Milan. « Je n’ai jamais couru un Grand Tour, ni disputé beaucoup de grandes courses. J’ai envie de voir si je peux rivaliser avec eux à ce niveau. »
La Tudor Pro Cycling pourrait obtenir une wild card pour le Giro d’Italia. Si c’est le cas, l’ancien professeur d’éducation physique répondra présent.
« Il y a quelques années, je ne pensais pas pouvoir arriver jusque-là. Mais je n’ai jamais mis de limites à mon ambition. Pour moi, la seule limite, c’est le ciel. »
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