C’est une image qui a fait réagir de nombreux passionnés de cyclisme ce jeudi, lors de la 12e étape du Tour de France. Primož Roglič, leader de l’équipe Red Bull-Bora-Hansgrohe, est apparu au départ… sans chaussettes apparentes. Une décision surprenante, presque sacrilège dans un peloton où les chaussettes hautes blanches sont devenues une norme aussi esthétique que technique.
Alors, effet de mode à contre-courant ? Choix personnel ? Ou bien stratégie de performance finement calculée ? En réalité, la réponse se situe probablement entre la recherche de fraîcheur et l’obsession du gain marginal.
Une hérésie stylistique… mais un calcul technique ?
Depuis plusieurs années, les chaussettes aérodynamiques à tissu côtelé se sont imposées chez les professionnels pour leur léger gain en watts, notamment en contre-la-montre. Toutefois, ces chaussettes sont souvent peu respirantes, ce qui peut poser problème lors d’étapes en montagne et par temps chaud.
Ce jeudi dans les Pyrénées, Roglič a fait le choix étonnant de porter des chaussettes dites « no-show » à peine visibles au-dessus de ses chaussures Specialized. À 33 ans, le Slovène semble avoir opté pour une approche différente : privilégier le refroidissement corporel au détriment de l’aérodynamisme, limité en montée. Car sur les cols, la vitesse étant réduite, les effets du matériel aérodynamique deviennent beaucoup moins significatifs.
Le poids et la ventilation avant tout
Roglič portait d’ailleurs un casque Specialized Prevail III, plus ventilé que l’Evade, modèle plus aérodynamique. Cette cohérence dans le choix du matériel suggère un raisonnement clair : limiter la surchauffe corporelle, dont les effets sur les performances sont bien documentés. Moins de tissu, c’est aussi quelques grammes économisés — chaque détail compte dans le monde du haut niveau.
À noter que cette décision pourrait aussi être liée à l’influence directe de Dan Bigham, nouveau responsable de l’ingénierie chez Red Bull-Bora-Hansgrohe, passé maître dans l’optimisation des gains marginaux depuis son passage chez INEOS.
Mais pourquoi tant de bruit pour des chaussettes ?
Parce que le cyclisme professionnel est une discipline où la tradition visuelle et les « codes » esthétiques comptent presque autant que les watts. Dans un sport où l’on débat encore du style des casques, l’absence de chaussettes visibles choque presque autant qu’une attaque en descente mal placée.
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