Remco Evenepoel et le vélo de chrono hybride : technologie, watts et cerveau au service de la victoire

La 13ᵉ étape du Tour de France 2025, un contre-la-montre de 10,9 km, a offert un fascinant terrain d’expérimentation pour les ingénieurs et les leaders du classement général. À la fois plate et ultra-montagneuse, elle a forcé chaque équipe à faire des choix décisifs entre aérodynamisme, poids et puissance.

Le dilemme du jour : vélo de chrono ou vélo de route ?
Un vélo de chrono est plus aérodynamique mais plus lourd. Un vélo de route est plus léger mais moins profilé. Quand on combine une longue portion plate et des pentes à 16 %, l’équation devient très complexe.

Remco Evenepoel (Soudal-QuickStep) a choisi une voie radicale : rester sur son vélo de chrono Specialized Shiv du départ à l’arrivée, mais avec de nombreuses adaptations :

• Position redessinée par Retül : torse relevé, stack plus haut, selle avancée.

• Roues Roval CLX III au lieu d’une roue lenticulaire : gain de légèreté pour l’ascension.

• Transmission Shimano Dura-Ace avec une cassette 11-34 à l’arrière et un pédalier 55/38.

• Casque route S-Works Evade III pour éviter la surchauffe au lieu du casque chrono habituel.

• Chaussures S-Works Torch Remco, 148g pièce… !

💬 Pourquoi relever le torse ?
Retül explique : « Cela ouvre l’angle des hanches, améliore le recrutement musculaire en montée, tout en conservant un bon profil aérodynamique. »

Exemple de calcul :

Augmenter légèrement le CdA (de 0.25 à 0.26) coûte 16 watts à 50 km/h, mais seulement 2 watts à 25 km/h. Sur les pentes finales, ce compromis devient rentable.

Contrairement à d’autres coureurs qui ont changé de vélo au pied de la montée, Remco a tout misé sur la continuité, optimisant chaque détail depuis un an avec 4 séances de fitting spécifiques et plusieurs passages en soufflerie chez Specialized, en Californie.

À noter : son set-up du jour diffère clairement de celui utilisé lors du CLM de la 5e étape, bien plus « agressif » et bas.

En résumé : cette 13e étape n’était pas seulement une affaire de jambes, mais de science appliquée au cyclisme. Et dans ce domaine, Evenepoel et son équipe semblent avoir une longueur d’avance.