Iván Romeo n’a pas gagné, non. Mais il a offert ce que chaque fan de cyclisme espère d’un coureur : de la fierté, du panache, et une lutte à armes égales contre les plus grands. Lors de cette étape marquée en rouge sur les carnets du staff Movistar depuis le départ de Lille, le jeune Espagnol a tout donné… même s’il ne rentre pas avec un podium.
Une étape marquée par la malchance… et le caractère
Dimanche dernier lors de la 15e étape du Tour de France 2025, dès le kilomètre 20, un accrochage vient saboter les plans de l’équipe espagnole : Romeo se retrouve piégé derrière une chute, alors que l’étape venait tout juste de s’emballer. Mais, loin de renoncer, le coureur de 21 ans profite d’un gros travail de ses coéquipiers, notamment Enric Mas et Nelson Oliveira, pour revenir sur le devant de la scène.
« Gagner, on n’allait pas gagner. Mais j’ai vu une ouverture à 3 km de l’arrivée. L’équipe méritait mieux. Depuis le début du Tour, cette étape était pour moi. »
Dans un récit post-ligne d’arrivée, Romeo a raconté avec émotion les multiples tentatives pour s’accrocher à la tête de course. Il a roulé avec des coureurs du calibre de Vingegaard et Van Aert, attaqué à plusieurs reprises, et résisté jusqu’à l’approche du final.
« Je suis parti à contretemps toute la journée. J’ai attaqué, j’ai cru que j’étais troisième… mais Simmons est sorti derrière moi. Ça fait mal. Je suis compétitif. Aujourd’hui, je voulais vraiment donner plus à l’équipe. »
Un jeune leader en devenir pour Movistar
Si le classement du jour n’est qu’une ligne dans le tableau des résultats, la performance de Romeo en dit long sur son avenir. À 21 ans, pour son premier Tour de France, il montre déjà une attitude de vétéran : lucidité, abnégation, envie d’élever son équipe. La troisième semaine ne lui fait pas peur, et il garde le cap malgré la fatigue, les regrets et les aléas de course.
Ce sont ces qualités humaines et sportives qui manquent parfois à Movistar depuis la fin de l’ère Valverde. Des coureurs comme Iván Romeo incarnent une génération qui ose, qui ne se cache pas, et qui a la rage de faire briller le maillot bleu ciel, même face aux monstres du peloton.
Un futur pilier pour le cyclisme espagnol
L’Espagne cherche son prochain leader. Avec Juan Ayuso déjà dans la lumière, Romeo trace son propre chemin, plus discret mais peut-être plus authentique. Cette étape ne lui offrira peut-être pas les lauriers aujourd’hui, mais elle restera dans les mémoires comme celle où il a gagné le respect du peloton.
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