Le Tour de France, c’est aussi l’histoire de celles et ceux qui luttent jusqu’au bout. Et cette année, le Tour de France Femmes 2025 en a encore été un exemple éclatant.
Dès la 2e étape, Marie-Morgane Le Deunff, appelée en dernière minute, a tenté sa chance en solitaire pendant 70 km sur ses routes bretonnes… avant d’être éliminée pour dépassement du temps limite. Quelques jours plus tard à Guéret, Alison Avoine a franchi la ligne en larmes, après une chute et une lutte acharnée contre la montre. Dans les Alpes, Chloé Dygert a elle aussi éclaté en sanglots en franchissant le Col de la Madeleine… avec seulement 11 secondes d’avance sur la barrière horaire.
Mais peu d’équipes ont autant souffert que Uno-X Mobility. Dès la 6e étape, après une lourde chute collective, la formation norvégienne s’est retrouvée réduite à trois coureuses : Katrine Aalerud (soupçonnée commotionnée), Maria Giulia Confalonieri et Mie Bjøndahl Ottestad (fracture du coude). Puis, Susanne Andersen a elle aussi quitté la course lors de la 8e étape, affaiblie par une chute et une inflammation persistante.
Son abandon, 17 minutes hors délais au sommet du Col de la Madeleine, a marqué un moment douloureux :
« Je savais que j’étais loin, mais je ne pouvais pas abandonner sans tout donner. C’était une question de respect pour moi-même, et pour l’équipe », a-t-elle déclaré.
Le dernier jour, seules Linda Zanetti (Suisse) et Teuntje Beekhuis (Pays-Bas) ont pris le départ de la 9e étape à Praz-sur-Arly, avec 2 820 mètres de dénivelé au programme. Ni l’une ni l’autre n’est grimpeuse. Mais elles ont rallié la ligne d’arrivée à Châtel dans les délais, avec neuf minutes de marge.
La directrice sportive Anna Badegruber résume :
« On a commencé fort, avec Katrine bien placée au général. Mais après les chutes, l’objectif est devenu simple : survivre, se battre, et finir. »
Un bus de supporters norvégiens est venu leur redonner du cœur sur les routes, preuve d’un soutien indéfectible.
« Même quand c’est difficile, on montre qu’on reste soudés. C’est aussi ça, notre message », conclut Badegruber.
Dans l’adversité, Uno-X n’aura pas brillé au classement… mais a conquis le respect.
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