À 27 ans, Einer Rubio ne cache plus ses ambitions. Le grimpeur colombien de la Movistar nourrit un projet aussi audacieux que symbolique pour la saison 2026 : disputer et terminer les trois Grands Tours, avec en ligne de mire des victoires d’étapes en haute montagne.
Un objectif réservé à une élite
Ces dernières années, très peu de coureurs sont parvenus à relever ce défi hors normes. Au cours de la dernière décennie, seuls Adam Hansen (six fois consécutives entre 2012 et 2017), Alejandro Valverde (2016), Thomas De Gendt (2019) et surtout Sepp Kuss (2023) ont réussi à enchaîner Giro, Tour et Vuelta sur une même saison. L’Américain avait même marqué l’histoire en remportant la Vuelta après avoir travaillé pour Primož Roglič et Jonas Vingegaard.
C’est dans ce cercle très fermé qu’Einer Rubio ambitionne désormais d’entrer.
Une progression constante sur les Grands Tours
Rubio arrive à maturité après deux saisons pleines sur le Giro d’Italia. Sa solide 7e place en 2024, puis 8e en 2025, le Colombien s’est affirmé comme un grimpeur régulier, capable de tenir sur trois semaines tout en pesant dans les grandes étapes de montagne. Une progression qui l’incite aujourd’hui à élargir son horizon.
« Le plan est de courir les trois Grands Tours et de les terminer tous les trois », a-t-il confié.
Priorité aux étapes, pas au classement général
Contrairement à certains leaders visant le général, Einer Rubio souhaite aborder ce triple défi avec une approche plus ciblée.
« L’idée est d’aller à la chasse aux étapes, sans penser au classement général », explique-t-il.
Une stratégie qui permettrait au Colombien de préserver sa fraîcheur tout en se projetant sur les journées clés en altitude, terrain sur lequel il excelle.
« J’y avais déjà pensé l’an dernier après avoir couru le Giro et le Tour, mais la Vuelta n’était pas prévue. Cette fois, elle fait clairement partie du plan. »
Une Movistar bien structurée autour de ses leaders
Au sein de la formation espagnole, les rôles devraient être bien définis en 2026. Enric Mas sera aligné comme leader pour le Giro d’Italia et la Vuelta a España, tandis que le Tour de France sera emmené par le jeune Cian Uijtdebroeks. Ce contexte pourrait offrir à Rubio davantage de liberté pour viser des succès personnels.
Grimpeur explosif, à l’aise dans les cols longs et irréguliers, Einer Rubio possède le profil idéal pour se glisser dans les échappées et jouer la victoire sur les grandes arrivées alpines ou pyrénéennes.
Un pari audacieux mais réfléchi
Disputer les trois Grands Tours représente un défi physique et mental colossal, mais aussi une opportunité unique de marquer sa carrière. En cas de réussite, Einer Rubio rejoindrait une poignée de coureurs ayant su repousser les limites de l’endurance moderne.
La saison 2026 pourrait ainsi devenir celle de la consécration pour le Colombien… à condition que le corps suive l’ambition.

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