La question qui intrigue tous les amateurs de cyclisme est de savoir si un jour Tadej Pogačar décidera de s'attaquer à l'exploit de disputer et remporter le Giro d'Italia, le Tour de France et la Vuelta a España en une seule saison. Dans une récente interview accordée au quotidien slovène Delo, le double vainqueur du Tour de France a évoqué cette possibilité ainsi que plusieurs autres sujets, offrant un aperçu fascinant de ses ambitions futures et de son état d'esprit après une année chargée.
Un exploit réalisable, mais pas encore à l'ordre du jour
Pogačar, qui s'apprête à tenter de remporter son quatrième Il Lombardia consécutif, admet que gagner les trois Grands Tours en une seule année est un défi potentiellement réalisable, mais qu'il n'en fait pas une priorité pour le moment. « C'est faisable, mais je respecte mes coéquipiers. Nous savons que l’UAE Team Emirates peut gagner un Grand Tour même quand je ne suis pas là. Il n'est pas nécessaire que je devienne avide au sein de mon équipe, ni que je crée des tensions où je me sens pourtant chez moi. »
Le champion slovène préfère donc pour l'instant se concentrer sur d'autres objectifs, tout en gardant la porte ouverte à de futures tentatives : « La saison prochaine, nous ferons encore deux Grands Tours de trois semaines, mais pour l'avenir, différentes options sont possibles. Peut-être que je déciderai de ne courir qu’un seul Grand Tour, ou même aucun. »
Le prestige de la maglia iridata
Pogačar a également partagé son enthousiasme pour le maillot arc-en-ciel, qu'il a remporté lors des derniers championnats du monde à Zurich. Pour lui, ce titre a une signification spéciale : « Le maillot rose et le maillot jaune sont magnifiques, mais tu ne les portes que pendant trois semaines dans l’année. La tunique arc-en-ciel, en revanche, tu la portes dans toutes les courses de la saison. Elle te distingue constamment et te permet d'avoir l'allure d’un champion du monde partout où tu vas. »
Cette victoire aux Mondiaux a été marquante pour Pogačar, qui se souvient d'une échappée imprévue : « Deux heures et demie d’une tension incroyable. Jamais je n’aurais imaginé faire une échappée pareille dans ma carrière. La nuit qui a suivi la victoire à Zurich a été pleine d’émotions. Ce n’était pas seulement une bière pour célébrer, c’était bien plus. »
La relation complexe avec la Slovénie et Roglič
En fin d’interview, Pogačar aborde également le sujet sensible de sa popularité en Slovénie. Il révèle avoir ressenti un certain rejet de la part de ses compatriotes à un moment donné : « Il y a un ou deux ans, j'avais l'impression que les Slovènes ne me considéraient pas vraiment comme l'un des leurs. Je ne pense pas manquer de supporters chez moi, mais ceux qui répandent de la négativité sont les plus visibles. Sur les réseaux sociaux, je ressens encore cette négativité, mais bien moins qu’au début. J'espère que les gens finiront par réaliser tout ce que nous avons accompli pour le cyclisme slovène. »
Pogačar souligne l’importance du rôle joué par Primož Roglič dans la montée en puissance du cyclisme slovène, un mouvement auquel il a rapidement contribué avec d'autres coureurs de talent comme Matej Mohorič et Jan Tratnik. Toutefois, il doute que cette période exceptionnelle dure éternellement.
Concernant sa relation avec Roglič, souvent présentée comme une rivalité, Pogačar insiste sur l'absence de tension : « Je n'ai jamais eu de problème avec Primož. J’ai toujours été impatient de voir ses victoires et je pensais qu’il était un peu fou. Puis je l’ai mieux connu et j’ai découvert qu’il l’était vraiment, mais dans le bon sens ! »
Un avenir sans dopage et toujours dans le cyclisme
Pour conclure, Pogačar exprime son espoir que les générations futures de cyclistes slovènes puissent courir sans subir de soupçons liés au dopage. Il envisage même de rester impliqué dans le cyclisme après sa carrière, pour contribuer à maintenir ce sport qu'il décrit comme « magnifique ».
Tadej Pogačar, jeune prodige du cyclisme mondial, reste une figure humble et respectueuse, prêt à relever les plus grands défis tout en sachant attendre le bon moment. Le rêve des trois Grands Tours en une saison n’est peut-être pas encore dans ses plans immédiats, mais l’ascension de ce champion semble loin d’être terminée.
Enregistrer un commentaire