La 41e édition du Tro Bro Leon accueillera dimanche un bizuth pas comme les autres : Valentin Madouas. À 28 ans, le Finistérien de Groupama-FDJ n’avait encore jamais pris part à « la course de la maison », cette épreuve atypique qu’il adore et qu’il a vue passer sur le bord des routes « entre 15 et 20 fois » depuis son enfance. Cette fois, le calendrier lui a permis de concrétiser ce rendez-vous qu’il ne voulait manquer sous aucun prétexte.
Un ajustement de programme attendu
« Oui et non », répond Madouas quand on lui demande s’il se dit enfin, à son tour. « Bien sûr que j’avais envie de la faire. Mais il y avait toujours des grosses courses en face. Avant, c’était l’Amstel, puis j’ai fait le Giro. Ensuite c’était en pleine reprise pour préparer le Tour, et ça ne servait à rien d’y aller sans être performant. Je ne voulais pas y aller juste pour y être. »
Cette année, la donne a changé. Le Breton a décalé ses classiques et opté pour le Tour de Suisse plutôt que le Critérium du Dauphiné. Un aménagement de calendrier qui lui permet de s’offrir enfin le Tro Bro Leon et de couper juste après. « Ça m’a fait gagner une semaine et ça rentrait mieux dans mon programme », explique-t-il.
Des souvenirs de gamin et une histoire de famille
Si Madouas va découvrir les célèbres ribinoù en pro, il connaît parfaitement les routes du Léon pour les avoir sillonnées enfant, aux côtés de son père, Laurent Madouas, ancien coureur et désormais dirigeant sportif. « C’est une course où je vais depuis gamin. Une course du coin. J’ai vu des retournements de situation énormes ici. Elle est toujours agréable à suivre. J’adore. »
Combien de fois l’a-t-il vue passer en bord de route ? « Je dirais entre 15 et 20 fois. Une fois que mon père a arrêté sa carrière en 2001, on allait presque à toutes les éditions. L’entreprise où il travaillait, Trecobat, est partenaire de la course et le siège est à Lannilis. Mon père commentait même la course à la télé à une époque. Donc j’y suis allé très souvent. »
Et ce n’est pas tout : Madouas a déjà goûté aux ribinoù en 2012 lors du Tro Bro Leon Cadets, qu’il avait terminé à la 10e place. Un souvenir qui le marque encore : « Je m’étais mis beaucoup de pression. Mais c’était génial de courir avec les infrastructures des pros. »
Objectif victoire et... cochon pour la crémaillère
Cette année, Madouas ne cache pas son ambition : repartir avec la victoire et donc avec le fameux petit cochon offert au vainqueur. Une motivation supplémentaire pour sa compagne. « Elle adore les cochons. On a acheté une maison de vacances au Conquet et je lui ai dit que le cochon sera là pour la crémaillère ! »
Le Paris-Roubaix breton dans l’ADN
Pour le Finistérien, cette épreuve est bien plus qu’une course. C’est un symbole : « Ça se rapproche des classiques belges. Quand on dit que c’est le Paris-Roubaix breton, pour moi c’est à peu près ça. Le parcours n’est pas très dur mais il est hyper usant. Il faut rester concentré de bout en bout. On peut perdre la course bêtement sur un caillou. »
Certains secteurs ont même une valeur sentimentale : « Il y en a un qui finit à côté de chez moi à Gouesnou. Et le secteur de Leuré Braz arrive à Plouider, là où mes parents se sont mariés. »
Un virage Madouas pour le soutenir
Le Team Oxygène Ploudal-Portsall, son club de formation, prévoit d’installer un virage Madouas à la sortie du dernier ribin. « Je sais que je serai attendu par tout le monde. Ça fait plaisir. Ils veulent surtout passer un moment convivial. Et si je suis bien placé, ça rendra le truc encore plus beau. »
Après une campagne de classiques frustrante et près de deux ans sans victoire — sa dernière étant la Bretagne Classic — Valentin Madouas espère renouer avec le succès sur ses terres. « Oui, c’est le but. Je suis là pour ça. Je me sens bien, en forme. Maintenant, il n’y a plus qu’à. »
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