Tom Pidcock, décevant sur le Giro, se cherche encore en tant qu’homme de classement général


Le coureur britannique de l’équipe Q36.5 Pro Cycling, Tom Pidcock, a été aperçu passant devant le trophée du Giro d’Italia (« trofeo senza fine ») avant le départ de la 1re étape de la 108e édition de la course, longue de 160 km entre Durrës et Tirana, en Albanie, le 9 mai 2025.

Bien que ses points forts soient les classiques et les victoires d’étapes — son succès à l’Alpe d’Huez lors du Tour de France 2022 est resté mémorable — Tom Pidcock continue de viser les classements généraux, un domaine dans lequel il peine encore à s’imposer. Sa participation au Giro d’Italia s’est ainsi soldée par une prestation très discrète. Beaucoup se sont même demandé pourquoi son équipe, Q36.5, avait été invitée, elle qui participera aussi à la prochaine Vuelta a España.

Le Britannique avait pourtant bien entamé sa saison, en remportant le classement général de l’AlUla Tour et en terminant sur le podium de la Vuelta a Andalucía. Par la suite, il s’est essoufflé, malgré des podiums à la Strade Bianche, à la Flèche Wallonne et deux étapes du Tirreno-Adriatico. Il prévoit maintenant de faire une pause.

Il met en cause le retard des invitations

« Ça a été une période longue, pour être honnête », a déclaré l’ancien coureur d’INEOS. « Commencer avec une nouvelle équipe n’est jamais simple. J’avais énormément de motivation en début de saison, et ça s’est bien passé. Mon grand objectif, c’était Milan-San Remo. Je suis tombé là-bas et j’ai eu un peu de malchance. Ensuite, j’ai essayé de tenir bon, de conserver ma forme. »

Pidcock a terminé à une modeste 16e place du classement général du Giro, à 44 minutes et 41 secondes du vainqueur Simon Yates. Il a même été devancé par Nicolas Prodhomme, vainqueur d’étape chez Decathlon. Son explication ? L’équipe n’a été officiellement invitée qu’en mars — en raison d’un retard lié à une demande auprès de l’UCI pour élargir le nombre d’équipes engagées —, ce qui aurait affecté sa préparation.

« Quand on commence si fort, dès le stage de janvier, c’est difficile de maintenir cette forme aussi longtemps. Mais quand on a l’opportunité de courir le Giro, même avec peu de préavis, on donne tout ce qu’on a », a-t-il dit. Il a reconnu que le manque de préparation l’avait pénalisé notamment lors de la 19e étape, où il a décroché à plus de 100 kilomètres de l’arrivée. « J’ai explosé à cause de la chaleur », a-t-il admis.

« Dans la deuxième montée, le groupe allait vraiment vite. J’ai attaqué, mais j’y suis allé trop fort dès le début, en essayant de prendre l’échappée. C’était le premier jour de vraie chaleur. Je suis performant sous la chaleur quand je suis prêt, mais pas sans préparation », a-t-il expliqué. « Je n’ai pas eu la préparation nécessaire. Je n’ai pas fait de stage en altitude ni rien, et venir directement des classiques ardennaises… c’est très différent par rapport aux autres leaders. On a appris notre sélection seulement quelques semaines avant. Ce n’est pas l’idéal. Mais je peux dire que j’en ai tiré le maximum. »

« J’ai terminé à sept minutes de Yates malgré ma meilleure heure de puissance »

Pidcock a également souligné que l’étape 9, avec les chemins blancs toscans, était celle qu’il visait. Une étape cohérente avec son profil, lui qui avait remporté la Strade Bianche par le passé et terminé deuxième cette année derrière Tadej Pogacar. Mais une chute et deux crevaisons ont ruiné ses chances. Il a fini 15e. « C’était une étape importante pour moi, mais les choses ne se sont pas passées comme prévu. On a eu de la malchance. Je pense qu’avec la fatigue, on fait des choix moins judicieux, et la malchance s’en mêle », a-t-il analysé.

Il a tenu à féliciter Simon Yates, vainqueur du Giro. « Ce qu’a fait Yates, c’est phénoménal. Leur vitesse dans la dernière montée était incroyable. J’ai réalisé ma meilleure heure en termes de puissance… et j’ai terminé à sept minutes derrière », a-t-il confié. « Le problème, c’est que je n’ai jamais couru sur une montée d’une heure. Je ne me suis jamais entraîné pour un effort aussi long. C’est clairement un domaine où je dois progresser si je veux un jour viser le podium d’un Grand Tour. »

Malgré cette expérience mitigée, Pidcock a confirmé son ambition de viser les classements généraux. « Je pense que si je parviens à gagner un Grand Tour ou à monter sur le podium, ce serait l’un des plus grands accomplissements de ma vie », a-t-il affirmé avec optimisme. Il n’aura d’ailleurs plus d’excuses pour la Vuelta, dont l’invitation est connue depuis plusieurs mois.

Avant cela, il disputera quelques épreuves de VTT. « On a beaucoup plus de temps devant nous. Je veux m’asseoir avec l’équipe et faire le point sur les lacunes et mes objectifs. Au final, ce que j’aime, c’est gagner. Si cela signifie me concentrer sur les étapes, alors ce sera cela. Mais contrairement à INEOS, chez Q36.5, j’ai une plus grande responsabilité : je dois toujours donner le meilleur de moi-même, même quand je ne joue pas la victoire. »

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