Mads Pedersen brise le silence : “Nous payons encore les erreurs de l’ère Armstrong”


Absent du Tour de France 2025, Mads Pedersen ne s’est pourtant pas fait discret. Alors que son équipe Lidl–Trek mise cette année sur les sprints de Jonathan Milan, le Danois, vainqueur de quatre étapes sur le Giro en mai, est l’un des visages du nouveau documentaire “Shadows of the Past”, qui revient sur les cicatrices encore vives du dopage dans le cyclisme.


“Ce qui me dérange, c’est qu’on paie encore l’addition”

Dans ce documentaire, Pedersen n’élude rien. Il revient frontalement sur l’héritage toxique de l’ère Lance Armstrong :

“Ce qui s’est passé à l’époque était totalement inacceptable. Mais ce qui m’irrite le plus, c’est que c’est nous qui en payons encore le prix.”

Le Danois estime que les jeunes générations, malgré les règles strictes et la transparence accrue, restent marquées du sceau du soupçon :

“Beaucoup nous regardent encore avec défiance. C’est douloureux, surtout quand on a travaillé aussi dur pour en arriver là.”


136 jours sous contrôle absolu

Pedersen décrit un quotidien ultra-exigeant, entre rigueur diététique et entraînements millimétrés :

“Après Paris-Roubaix, j’ai commencé à peser chaque aliment, au gramme près. Tout sauf l’eau. Pendant 136 jours d’affilée.”

Il poursuit, sans filtre :

“Je ne prétends pas être le meilleur, mais je suis sûrement l’un des dix coureurs au monde qui s’entraînent le plus intensément.”


Frustration et besoin de reconnaissance

Ce qui le touche le plus, dit-il, ce n’est pas la difficulté du métier, mais le doute permanent :

“Je n’ai rien à cacher, mais chaque fois qu’on insinue que mes performances sont suspectes, ça touche ma fierté. Ce n’est pas juste.”

Pedersen cite Jonas Vingegaard, lui aussi soumis aux suspicions, mais dont la réponse très mesurée contraste avec la sienne :

“Jonas est super professionnel. Moi, je réagis plus émotionnellement. Quand on me demande si je suis propre, j’ai envie de dire : ‘Mais pourquoi tu poses cette question ? C’est absurde.’”


“Quel outil utiliser ? Je ne sais pas.”

Le Danois admet être démuni face à cette image à redresser :

“Je ne sais pas quel outil utiliser pour expliquer au public ce que nous faisons vraiment. On tente juste de réparer les dégâts d’un passé qui ne nous appartient pas.”

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