Tour de France — Geraint Thomas entre frustrations et lucidité après l’étape de jeudi


Le Gallois Geraint Thomas (INEOS Grenadiers) a terminé à plus de 30 minutes de Tadej Pogacar lors de l’étape de jeudi sur le Tour de France. Un résultat inhabituel pour le vétéran de 38 ans, désormais loin au général, mais qui n’en reste pas moins lucide… et un brin critique, comme il l’a confié dans son podcast personnel.

“On savait que UAE voulait cette étape”, commence Thomas.
Il raconte avoir discuté avec Pogacar pendant l’étape de mercredi et avoir senti la détermination du Maillot Jaune, malgré sa chute la veille. INEOS avait un plan : envoyer des hommes dans l’échappée. Objectif atteint, avec cinq coureurs du team présents dans le groupe de 52 devant : Rodriguez, Swift, Foss, Laurance et Arensman.
Thomas, lui, a tenté à plusieurs reprises de sortir, sans succès :

"Depuis 2015, j’ai toujours été bien placé au général. Mais quand tu es dans ce no man’s land, trop loin pour suivre les attaques, tout se joue sans toi. J’ai vu l’échappée partir, j’ai entendu à la radio qu’on avait cinq gars devant, alors j’ai laissé faire."

Mais c’est le comportement d’autres équipes et certains éléments techniques qui l’ont particulièrement surpris.

“EF et Uno-X ont roulé… pour la 10e place ?!”
Thomas a critiqué le choix de certaines équipes d'aider UAE à contrôler la course :

“Carlos (Rodriguez) avait 5,5 km de retard au départ (façon ironique de parler de son écart au général). Alors pourquoi s’épuiser ? Laisser UAE bosser. Gaspiller deux hommes pour défendre une 10e place, à neuf jours de l’arrivée, ça n’a pas de sens.”

Il a aussi pointé du doigt le rôle des motos caméras :

“Le peloton roulait à 54 km/h, la moto était 20-30 mètres devant. C’est sûr qu’il y a aspiration. Tout le monde râlait. Je suis allé voir Visma pour leur demander si c’était juste moi… ils ont confirmé.”
Selon lui, ce n’est pas la faute des coureurs, mais le règlement devrait évoluer pour éviter que les motos n’influencent le déroulement d’une course.

Même loin du classement, Geraint Thomas reste une voix forte et respectée du peloton. À travers ses mots, c’est aussi une remise en question du cyclisme moderne qui se fait entendre.

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