Le Madrilène Raúl García Pierna boucle son deuxième Tour de France avec brio. Présent à l’avant, solide en montagne et dévoué à ses coéquipiers, le coureur d’Arkéa - B&B Hotels confirme ses progrès constants. Il revient sur son Tour, ses ambitions, la situation de son équipe et ses objectifs de fin de saison.
Raúl, comment as-tu vécu ce deuxième Tour de France ?
Raúl García Pierna : Très bien. Je me suis bien amusé. Ce Tour m’a semblé plus rapide que le premier, mais moins difficile. Le fait d’avoir déjà couru l’an dernier m’a aidé à mieux assimiler les étapes. J’ai senti que je maîtrisais mieux la course, même si ça reste toujours dur.
Comment se passe l’après-Tour ?
Le mardi matin, je me suis levé à dix heures. Il faut récupérer physiquement et mentalement. Le Tour, c’est très répétitif : on se lève, on roule, on mange, on se fait masser, on dort… pendant trois semaines. C’est intense, et ça use. Maintenant, je vais passer du temps en famille.
Quel est ton bilan global de ce Tour ?
Je suis content. Individuellement, j’ai été régulier. Et collectivement, on a fait un très bon Tour avec Arkéa. On s’est battus, on a été présents à l’avant, et on a bien protégé Kevin Vauquelin quand il a joué le général. C’était un bon mois de juillet pour nous.
On vous a beaucoup vus à l’attaque. C’était prévu ?
Oui, dès le départ. L’idée, c’était de jouer des étapes. Mais comme Kevin s’est glissé dans la lutte pour le classement général, on a recentré nos efforts sur lui. J’ai été content de l’aider.
Et ce final à Paris, sur un circuit inédit ?
En tant que coureur, ce n’était pas un grand plaisir : le circuit était technique, un peu dangereux. Mais pour le public, c’était incroyable. Il y avait un monde fou, c’était spectaculaire à la télévision. Moi, j’aurais préféré les traditionnels Champs-Élysées.
Pourquoi le Tour est-il si dur comparé aux autres courses ?
À cause de la pression. C’est la course de l’année, tout le monde est à 100 %. Il y a beaucoup de stress, tout le monde veut briller. Chaque journée est une bataille.
Tu as dit que l’étape du Mont Ventoux t’avait semblé « facile »…
C’était un jour où je devais accompagner Kevin. Je suis monté à mon rythme, j’étais bien. Kevin était un peu plus dans le dur, donc je l’ai attendu. Ce jour-là, je me suis senti fort. Dommage de ne pas avoir joué ma carte personnelle, mais c’était normal d’aider un leader.
Comment définirais-tu ton profil de coureur ?
Je suis assez complet. Je ne sprinte pas dans les arrivées massives — trop dangereux pour moi — mais je me débrouille dans tous les autres terrains. En montagne, je me suis surpris moi-même cette année. Je ne suis pas un grimpeur pur, mais je passe de mieux en mieux.
Et dans le futur, tu veux devenir quel type de coureur ?
J’aimerais rester un coureur de coups, d’étapes, mais aussi viser un bon classement général sur les courses d’une semaine, comme Paris-Nice ou le Dauphiné. Ce sont des formats que j’aime beaucoup.
Que penses-tu de Pogacar, vu de l’intérieur du peloton ?
Il est impressionnant. Je ne le vois pas souvent, parce qu’il est loin devant ! On sent un respect énorme autour de lui. C’est le meilleur. Quand il veut gagner, il peut. Ça se ressent dans la façon dont les autres équipes courent.
Quels sont tes objectifs d’ici la fin de saison ?
J’aimerais faire la Vuelta, le Championnat du Monde et les Européens. Pour les sélections, c’est le sélectionneur qui décide (Alejandro Valverde). Pour la Vuelta, on verra selon ma récupération. Mais j’espère y être.
Et la situation de ton équipe, Arkéa - B&B Hotels ?
C’est une période délicate. On a donné tout ce qu’on avait sur le Tour. Ce serait super que l’équipe continue, parce que c’est une belle structure, avec une équipe WorldTour, continentale et féminine. Beaucoup de gens y travaillent. J’espère que Manu (Hubert) trouvera un sponsor.
Le rêve ultime pour toi ?
Gagner une étape sur une grande course, que ce soit le Tour, la Vuelta ou le Giro. Et aussi monter sur le podium d’une course d’une semaine. Ce serait magnifique.
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