Cofidis : De la Gloire au Tour de France 2023 à la désillusion totale en 2024


Après une saison 2023 presque inoubliable avec deux victoires d'étape au Tour de France, l'équipe Cofidis a connu une désillusion profonde en 2024. Cette équipe française du WorldTour, autrefois pleine de promesses, n'a décroché que cinq victoires durant toute la saison, la reléguant à une modeste vingtième place au classement mondial, devancée même par des équipes de niveau inférieur. Face à cette situation, la direction de l’équipe, sous la houlette de Cédric Vasseur, a pris la décision de réorganiser l’effectif pour la saison prochaine, intégrant pas moins de dix nouveaux coureurs.

Une saison marquée par des échecs et des opportunités manquées

Avant de se projeter sur 2025, Vasseur a pris le temps de faire le bilan de cette saison décevante : « Dans le cyclisme, les choses ne se déroulent que rarement comme prévu. Nous avons connu un ralentissement par rapport à 2022 et 2023. Il y a plusieurs explications, mais la principale est que nous n'avons tout simplement pas été à la hauteur. Nous avons gaspillé des opportunités et un relâchement s'est fait sentir après les succès au Tour de France 2023. Tout a mal commencé dès l'Australie, avec des accidents et des chutes, et nous sommes entrés dans une spirale négative dont nous n’avons jamais pu sortir », confie le directeur général de l'équipe.

Quelques moments de lumière dans l’ombre

Malgré une saison globalement terne, Vasseur évoque quelques réussites notables, comme la victoire de Benjamin Thomas lors du Giro d’Italia, qui a su insuffler un regain d'énergie à l’équipe : « Ce moment a donné un coup de boost à l’équipe, et nous avons pu ajouter quelques succès par la suite. Cependant, la fin de saison a été tout aussi difficile que le début, et ce regain de forme n'a pas suffi à montrer que nous étions une équipe de haut niveau du WorldTour », explique Vasseur.

Départ controversé d’Axel Zingle

Parmi les moments marquants de la saison figure également le départ d'Axel Zingle. Considéré comme l'un des piliers de l’équipe pour 2024, Zingle a décidé de rejoindre Visma|Lease a Bike après une saison pleine de doutes et de tensions. Selon Vasseur, les négociations autour de son contrat ont traîné dès janvier : « Zingle a retardé les discussions, et il semble qu’il avait déjà signé avec la nouvelle équipe. Dès le début de la saison, nous avons senti qu'il perdait en dynamisme, et nous avons même dû l'exclure des Classiques du Nord. Lors du Tour de France, il a tenté de sortir des stratégies de l’équipe, mais cela n’a pas fonctionné pour lui ni pour l’équipe. »

Zingle quitte Cofidis en tant que leader, mais Vasseur doute qu’il conservera ce statut au sein de sa nouvelle formation, où il pourrait finir par jouer un rôle secondaire, en soutien de coureurs tels que Wout van Aert : « C’est une décision de carrière, comme j’ai pu en prendre dans le passé. Seul le temps dira s’il a fait le bon choix », conclut le manager.

L’avenir de Cofidis : enjeux financiers et réforme de l’équipe

En vue de la prochaine saison, Cofidis ne disposera pas d’une équipe U23, une décision motivée par des raisons budgétaires. Vasseur explique que monter une telle structure coûterait 1,5 million d’euros, une somme qui affaiblirait encore plus les fonds de l'équipe, déjà parmi les plus faibles du WorldTour. Cette situation reflète un système qu’il juge injuste : « Le cyclisme français doit concourir contre des équipes qui n’ont pas les mêmes contraintes financières que nous. Cela désavantage notre sport dans l'Hexagone. »

Le directeur général de Cofidis plaide pour un système plus équitable, où toutes les équipes seraient soumises aux mêmes règles financières. Il exprime aussi son soutien à une réglementation plus protectrice des jeunes talents formés par une équipe : « Actuellement, tu peux perdre un jeune coureur prometteur sans rien en retour. Nous espérons que cela changera à l’avenir. »

Le cyclisme français : entre espoir et défi

Enfin, Vasseur se veut plus optimiste quant à l’avenir du cyclisme français, malgré quelques inquiétudes : « La France a encore quatre équipes dans le WorldTour, alors que des nations comme l’Italie n’en ont aucune depuis plusieurs années. Cependant, il est évident que notre système doit évoluer si nous voulons rester compétitifs sur la scène mondiale. »

En conclusion, 2024 a été une année difficile pour Cofidis, mais l’équipe semble prête à relever les défis à venir, avec de nouveaux coureurs et une volonté de se reconstruire. Reste à voir si ces changements suffiront à ramener l’équipe sur le devant de la scène internationale.

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