Tour de France 2025 : Des collants, de la glace et des seaux d’eau froide – la science du refroidissement des coureurs


Si vous tombez, en juillet, sur des cyclistes professionnels dans un supermarché français en train d’acheter des collants féminins par dizaines… pas de panique. Ce n’est pas une blague : c’est une technique maison éprouvée pour lutter contre la chaleur étouffante du Tour de France.

Ces collants sont remplis de glaçons, noués tous les 20 cm, puis découpés en “chaussettes de glace” glissées sous les maillots, dans le dos des coureurs. Simple, économique, mais redoutablement efficace quand le thermomètre dépasse les 35°C.


Le froid, une arme aussi précieuse que les bidons

Lors de l’étape 9 du Tour 2025, Cycling Weekly a suivi Dan Guillemette, physiothérapeute en chef de l’équipe Jayco AlUla. Il fait partie de ces membres du staff qui précèdent la course chaque jour pour préparer nourriture, hydratation, et surtout refroidissement.

“Il n’y a pas beaucoup de sports où les athlètes passent 5 à 6 heures en plein soleil à ce niveau d’intensité”, explique Guillemette. “Au-dessus de 26°C, on met en place notre stratégie anti-chaleur.”

Cela commence dès le réveil : slushies, gels glacés (riches en glucides), et parfois des vestes réfrigérées ou même de simples serviettes mouillées sur la nuque. Certains glissent des glaçons dans leurs poignets ou sous leurs gants : l’effet est autant psychologique que physiologique.


Glace, serviettes, immersion : tout est bon

Les points-clés du corps à refroidir : la nuque, les mains, les pieds. Avant le départ ou le coucher, les coureurs peuvent plonger leurs mains dans un seau d’eau entre 12 et 14°C pendant cinq à huit minutes. Une astuce aussi simple qu’efficace.

En course, les équipes profitent des zones de ravitaillement pour distribuer bidons, musettes et chaussettes de glace. Mais avec le rythme effréné de ce Tour, les coureurs n’ont plus le temps de revenir à la voiture. Tim Merlier, double vainqueur d’étape, confiait :

“Je surchauffais un peu. Je n’ai pas pu prendre assez à boire sur les 80 derniers kilomètres.”

Même le stationnement des voitures devient un défi : les staffs doivent parfois improviser dans des champs ou des fossés pour préparer les glacières, tout en s’entraidant entre équipes.


Et après l’arrivée, toujours de la glace

La récupération passe aussi par le froid : bains glacés, manchons de compression à eau froide, ou même plongées dans des bacs réfrigérés mobiles stationnés près des bus. Chez Bahrain Victorious, on a vu les coureurs sortir en peignoir pour rejoindre la “glace mobile”.

“Ce n’est pas de la science de fusée”, conclut Guillemette. “Mais on fait tout pour baisser la température corporelle.”

Le lendemain, si le temps est encore chaud, tout recommence.

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