Un verre de champagne au Tour : tradition, symbole… ou erreur nutritionnelle ?


Un toast après une victoire d’étape, est-ce encore raisonnable ?

Les images d’antan — coureurs cigarette aux lèvres, bidons de vin à la main — appartiennent à un autre siècle. Pourtant, une tradition persiste au Tour de France : celle du verre de champagne après une victoire d’étape.

“Je termine toujours mon verre”, confie Tim Merlier, déjà deux fois vainqueur sur cette édition 2025. Même son de cloche chez Gianni Vermeersch : “Gagner une étape du Tour, c’est unique. Ce verre permet de prendre conscience de ce qu’on vient d’accomplir.”

Symbole ou vrai danger ?
Chez Intermarché-Wanty, le sprinteur Laurenz Rex nuance : “C’est une question de goût et de bien-être mental. Un verre aide plus mentalement qu’il ne fait de mal physiquement.”

Mais la science, elle, tempère l’enthousiasme. Le diététicien Jemme Terryn rappelle que l’alcool ralentit le processus de récupération :

“Il retarde la conversion du glucose en glycogène et gêne la réhydratation. C’est exactement ce qu’un coureur devrait éviter après l’effort.”

Un fragile compromis
Pour la nutritionniste Britt Lambrecht (Lotto Dstny), tout est une question de fréquence :

“Une fois, pourquoi pas. Mais si vous gagnez cinq étapes, évitez de trinquer à chaque fois.”

Même l’irrévérencieux Oliver Naesen reconnaît la limite : “Parfois j’en prends deux… mais il faut les réclamer ! Si je gagne un jour, je me baigne dans le champagne !”

Le consensus ? Le rituel a sa place… tant qu’il ne compromet pas la récupération. Dans un sport où chaque watt et chaque gramme comptent, le champagne reste une parenthèse. Mais dans une course aussi épique que le Tour, parfois, la symbolique est plus forte que les chiffres.

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